Salut !
J’espère que tu vas bien.
Au programme de cette semaine, pas d’anecdote croustillante sur ma semaine passée en mode « je te raconte ma life ».
C’est à se demander parfois si cette Newsletter n’est pas une sorte de Blog en mode « Vis ma vie d’indépendant en crise existentielle ».
Blague à part…
À la fin du dernier Débrief du Jeudi, une participante m’a demandé : « Et toi JP, comment ça va ? »
Ça m’a surpris, et touché aussi. La première fois en plus de 5 ans d’existence qu’on me demandait ça de mémoire.
Mon enfant intérieur a fait un high-five à mon thérapeute imaginaire.
Et pour une fois, j’ai pas répondu le « ça va » de merde dont j’avais parlé il y a quelques semaines.
J’ai répondu vraiment.
J’ai dit que je me sens parfois décalé dans un monde où le résultat est devenu tellement important.
Que je suis à deux doigts de rejoindre un collectif de décroissance avec des chèvres dans le Larzac.
(Ok j’exagère.)
Surtout, j’ai dit un truc : dans mon taf, ce qui m’intéresse, c’est pas le Chiffre d’Affaire, c’est que les gens soient plus heureux dans leur vie.
Allez, chante avec moi : « Voici venuuuuu le temps, des rires et des chants, dans l’Ile aux enfants, c’est tous les jours le printemps ».
Non je n’ai pas eu un éveil de conscience en regardant une buisson sacré.
Plus sérieusement, j’ai partagé mon ras le bol de cette étiquette de « Coaching Business » que j’ai moi-même participé à installer.
Si tu regardes bien dans ces mails hebdomadaires, je parle plus de la vie d’indépendant que de techniques pour doubler ton CA en sniffant de la poudre de fée.
Je sais ce que tu te dis.
« C’est bien gentil JP ton délire de bisounours, mais le loyer il se paye pas avec des bonnes intentions et des anecdotes. »
T’as raison.
Le frigo, c’est important. (Et accessoirement payer l’électricité, les impôts, et le paquet de gâteaux industriels qu’on achète à l’arrache pour caler les gosses quand on a oublié de faire les courses.)
Mais il y a une différence entre gagner sa vie et se prostituer à des méthodes qui sont à 10000 lieux de qui tu es.
Je termine cette newsletter en sortant d’une séance où quelqu’un s’est fait embarquer pendant 3 ans à créer des programmes en ligne qui lui donnaient l’impression d’être un VRP à la fête du cassoulet.
Résultat ? Retour aux sources, au présentiel, et bizarrement… une nouvelle énergie et l’envie de communiquer de nouveau mais différemment.
Si je devais résumer ce qui me fait kiffer dans ce que je propose, c’est pas d’aider les gens à exploser leur CA.
C’est de les aider à être au clair avec eux-mêmes et ce qu’ils veulent proposer, plus sereins, plus heureux dans leur manière de bosser et de communiquer.
Loin des injonctions de ce qu’il faut faire ou non.
Pas très coach business quand j’y pense bien… et surtout une autre posture qui émerge pour moi.
Parce qu’il n’y a pas que le résultat qui compte parfois, c’est aussi comment on l’obtient qui fait toute la différence.
Et justement cette semaine au Débrief, on a parlé résultats, mais pas ceux auxquels tu penses.
Étude de cas : Quand chercher le résultat à tout prix te coûte du fric
Pascale est venue au Débrief avec un sujet Google Ads.
Ah tu vois finalement, ça c’est du Coaching Business de Bogoss qui s’annonce !
Elle a l’impression de dépenser beaucoup trop, elle se rembourse, mais gagne pas forcément d’argent alors qu’au début ça fonctionnait bien.
On regarde ensemble sa config avec Cédric, un membre qui s’est spécialisé sur le sujet (merci à toi pour l’analyse).
C’était un festival, genre le moustique qui se cogne contre une vitre en boucle, mais la version qui siphonne ton compte bancaire.
Les mots-clés qui avaient été sélectionnés par son prestataire ne correspondaient ni à sa pub, ni à la page qui présentait son offre.
Là-dessus, aucun filtrage des termes de recherche (ok là je t’ai perdu, mais si ça t’intéresse tu peux voir ce que les gens ont vraiment tapé avant de cliquer sur ta pub). En gros la personne tapait une problématique, et sa pub qui n’avait rien à voir avec la demande ressortait…
Bref pour te la faire courte : une config aux fraises + pas de suivi = beaucoup d’argent et de clics perdus, et un agenda qui faisait la gueule.
Si je te parle de cela, c’est que cette étude de cas m’a amené à une question qui dérange un peu particulière cette semaine.
Et si tu veux voir le tuto GoogleAds pour éviter de te planter et revoir toute ta config, le replay est dispo ici pour les abonnés (S’abonner pour le voir et participer aux prochaines sessions).
La question qui dérange
Tu communiques pour avoir des résultats mais à quel prix ?
Des fois, on se ment à soi-même.
Des fois c’est un Google Ads mal configuré qui s’en charge.
On se dit qu’on veut aider, qu’on veut apporter de la valeur… mais au fond, c’est juste pour remplir l’agenda d’une manière ou d’une autre.
Ça se sent à 10 km.
Les gens ne sont pas cons, ils sentent quand tu cherches juste le résultat ou quand tu cherches vraiment à les aider.
« Ouais JP, c’est facile de dire ça quand t’es installé, moi j’ai besoin de bosser. »
T’as pas tort. Quand t’es au début, que t’as 300 balles sur ton compte et trois coups de fil toutes les 3 semaines, c’est plus compliqué de faire le difficile.
Tenir sa ligne et ses valeurs quand la tune manque, c’est chaud.
Mais plus tu construis ton business sur de la merde, plus c’est dur de redresser la barre après.
Au début, ça demandera peut être des compromis, mais n’oublie pas qu’à un moment, les gens te connaissent pour ça, et changer de posture c’est parfois compliqué quand t’as déjà construit ta réputation sur autre chose.
Et les autres ?
Au même Débrief, Bruno a raconté son truc à lui.
Depuis un moment, il organise des conférences publiques pour présenter l’hypnose.
Avant, il était discret, il attendait que les gens viennent à lui, et il ne parlait que de son outil.
Maintenant ? Il se montre, mais pourquoi ? Parce qu’il s’intéresse aux gens.
Et oh miracle, il a plus de monde et se sent plus à l’aise.
Il est sorti de la posture de devoir « vendre son truc ».
Pas parce qu’il a appliqué une technique de ouf mais parce qu’il a trouvé SA manière de faire, celle qui lui correspond en arrêtant de vouloir se vendre à tout prix
Alexandra, elle, avait perdu la flamme dans ses séances, plus d’excitation et juste de la routine.
Elle a décidé de se spécialiser dans les phobies et de se former en TCC.
Pas parce que « c’est ce qu’il faut faire pour avoir plus de clients ».
Mais parce que ça l’anime.
Cédric ? Il recrée des séances d’intervision gratuites pour ses confrères.
Ça lui rapporte rien financièrement.
Mais ça lui redonne du sens et lui remet la gouache (pas la peinture hein).
Bruno, Alexandra, Cédric… ils ont tous fait un pari qui peut faire peur.
« Et si ce qui m’anime vraiment ne trouve pas de marché ? »
C’est la vraie question qui tue.
Et je vais être honnête : des fois, ça trouve pas de marché.
Ou pas tout de suite.
Ou pas de la manière dont tu l’imaginais.
Mais tu sais ce qui arrive quand tu fais un truc qui te fait chier juste parce que « ça marche » ? Tu le fais mal, tu t’épuises et à terme, ça marche plus.
Le truc en commun ?
Aucun d’entre eux a abandonné la recherche « du résultat ».
Ils ont juste cherché ce qui les rendait plus heureux dans leur manière de bosser, de proposer ce qu’ils font, même si ça paye parfois moins, même si c’est plus long, même si il faudrait faire plus ou différemment pour que ça « cartonne ».
Ce que je te partage là c’est chaud hein quand on y penses bien, surtout quand tu manques de clients, et c’est LE truc le plus dur que j’ai dû affronter dans ma vie d’indépendant, mais aussi celui qui m’a amené le plus de surprises.
Question philo & posture
Moi, je me suis toujours senti comme un mec de l’ombre (dis le mec qui a fait plus de 60h sur Youtube…).
Vraiment. Je suis un peu le Alfred de Batman (aucun commentaire sur la coupe de cheveux qu’on a en commun).
Lui il vole dans Gotham, moi je repasse les costumes en backstage. Classe !
Depuis des années, j’aide des gens à faire ce que moi « j’aurais dû faire » pour « exploser mon CA ».
Des gens qui sont maintenant sur le devant de la scène dans leur milieu.
Je vois passer ce qu’ils font, et je suis content pour eux.
« Ça doit être frustrant quand même, non ? »
Des fois, oui.
Des fois je vois passer quelqu’un qui applique exactement ce que je lui ai conseillé, qui cartonne et je me dis « putain j’aurais pu faire pareil ».
Mais deux secondes après, je me rappelle que si je faisais pareil je serais probablement malheureux.
Parce que mon kiff c’est pas d’être sous les projecteurs mais d’aider les autres à y être.
(Oui je sais, c’est chelou, mon psy aussi trouve ça bizarre.)
Mon truc, c’est d’aider les autres à trouver leur place, d’identifier ce qu’ils veulent vraiment proposer, à clarifier leur message, leur posture, leur manière de communiquer.
« Ouais mais justement JP, moi je sais pas ce qui m’anime vraiment. »
Normal, moi non plus je le savais pas au début. Tu crois que j’ai commencé en me disant « je veux être le mec de l’ombre qui aide les gens à clarifier leur truc » ?
Non, j’ai testé plein de trucs et je me suis planté. J’ai fait des trucs qui marchaient mais qui me faisaient chier.
Et petit à petit, j’ai identifié un pattern : les moments où j’étais content, c’était quand j’aidais quelqu’un à y voir plus clair.
Pas quand je lui vendais un truc.
Ton truc à toi, tu le découvres pas en réfléchissant dans ton coin.
Tu le découvres en faisant, en testant, en observant ce qui te fait kiffer ou non.
J’ai décidé de prendre moins de clients, mais je les prends bien.
C’est pas la voie royale, c’est juste ma voie, chacun la sienne.
Je me suis refusé de vendre quelque chose à quelqu’un qui n’en a pas besoin, même si ça pouvait être rentable.
Je me suis planté aussi pour te dire ça aujourd’hui. Méchamment même.
Parce que même avec toute la bonne intention du monde, une mauvaise communication, des attentes des gens qui n’étaient pas raccord avec ce que je proposais… et boom. Ça fait pschitt et ça fait mal.
Depuis, j’ai appris à faire gaffe à ce que je propose et à ce que je dis.
À être cohérent entre ce que je promets et ce que je livre, et à comment je communique.
« Ouais mais JP, si t’aimes pas être visible, pourquoi t’envoies une newsletter toutes les semaines ? »
Il y a une différence entre être visible pour mon ego et être visible pour aider et oui ça pourrait l’être sur les réseaux sociaux aussi, mais je préfère ce format, plus intime, plus proche, et ça c’est le truc avec lequel je me sens vraiment bien.
La newsletter, c’est pour partager ce que je vois, ce que je vis, ce qui pourrait t’être utile et accessoirement te faire marrer un peu.
Et si ça peut t’éviter de te planter comme je me suis planté parfois, ou de te poser les bonnes questions avant de foncer dans le mur… tant mieux.
« Ok, c’est bien beau tout ça, mais concrètement je fais quoi lundi matin ? »
Pas besoin de tout péter du jour au lendemain.
Commence par te poser une question simple : dans ce que je fais actuellement, qu’est-ce qui me fait kiffer ? Et qu’est-ce qui me fait chier ?
Note ça quelque part, puis regarde : est-ce que je peux faire plus de ce qui me fait kiffer, et moins de ce qui me fait chier ?
Des fois c’est juste une question de dire non à un type de client.
Des fois c’est changer ta manière de communiquer.
Des fois c’est te former sur un truc qui t’anime vraiment.
C’est pas spectaculaire, mais c’est un début.
Dans un monde obsédé par les résultats, t’as le droit de dire que ton truc c’est autre chose.
Et gaffe hein, c’est pas un truc de « béni-oui-oui » ou « aligne-toi sur ton chemin de vie cosmique ».
L’alignement seul suffit pas, faut taffer derrière et surtout que ça intéresse des gens.
Mais regarde Bruno, Alexandra, Cédric : ils ont choisi leur truc.
Et bizarrement, quand tu fais ce qui te correspond mieux, ça se sent et ça parfois ça marche… mieux.
Et ça… c’est le pays joyeux des enfants heureux, des monstres gentils, oui, c’est un paradis !
(Là je sais que si tu as la ref de cette chanson, tu me détestes… et si non… ne clique pas ici)
Rendez-vous jeudi à 12h30 pour le prochain Débrief des abonnés.
C’est tout pour aujourd’hui et c’est déjà pas mal !
A très vite 🚀
JP